Trump critique les pays européens « en déclin » et leurs dirigeants « faibles »

Crédit photo, Bloomberg via Getty Images
- Author, Rachel Hagan
Le président américain Donald Trump a critiqué les dirigeants européens, les qualifiant de « faibles », et a suggéré que les États-Unis pourraient réduire leur soutien à l'Ukraine.
Dans une longue interview accordée à Politico, il a déclaré que les pays européens « en déclin » n'avaient pas réussi à contrôler les migrations ni à prendre des mesures décisives pour mettre fin à la guerre entre l'Ukraine et la Russie, les accusant de laisser Kiev se battre « jusqu'à l'épuisement ».
Les dirigeants européens ont tenté de se tailler un rôle dans les efforts menés par les États-Unis pour mettre fin à la guerre, craignant que celle-ci ne nuise aux intérêts à long terme du continent au profit d'une résolution rapide a indiqué M. Trump.
En réponse, la ministre britannique des Affaires étrangères, Yvette Cooper, a déclaré que tout ce qu'elle voyait en Europe était de la « force », citant les investissements dans la défense ainsi que le financement de Kiev.
Elle a ajouté que deux présidents « œuvraient pour la paix » - faisant référence à Trump et au président ukrainien Volodymyr Zelensky - et qu'« un président - le président Poutine - s'était jusqu'à présent contenté d'aggraver le conflit en multipliant les attaques de drones et de missiles ».
Trump a continué à faire pression sur Zelensky pour qu'il accepte un accord de paix, et l'a exhorté à « jouer le jeu » en cédant des territoires à Moscou.
La Russie a lancé son invasion à grande échelle de l'Ukraine en février 2022.
Zelensky, écrivant sur X plus tard mardi, a déclaré que l'Ukraine et l'Europe travaillaient activement sur « tous les éléments des mesures potentielles visant à mettre fin à la guerre », et que les éléments ukrainiens et européens du plan étaient désormais plus développés.
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Il a ensuite déclaré aux journalistes qu'il pensait que les plans seraient soumis aux États-Unis mercredi 10 décembre.
Les dernières critiques publiques de Trump à l'égard de l'Europe interviennent au lendemain d'une réunion des dirigeants européens à Londres pour discuter de la poursuite de leurs efforts conjoints visant à mettre fin aux combats en Ukraine.
Interrogé sur la capacité de l'Europe à contribuer à l'arrêt de la guerre, Trump a déclaré : « Ils parlent, mais ils n'agissent pas. Et la guerre continue sans fin. »
Ces dernières semaines, des responsables américains ont tenu des pourparlers séparés avec des responsables ukrainiens et russes afin de tenter de négocier la fin de la guerre. Jusqu'à présent, aucun accord n'a été conclu.
Le président ukrainien a fait pression sur les dirigeants européens et de l'OTAN pour qu'ils dissuadent les États-Unis de soutenir un accord qui, selon Kiev, l'exposera à de futures attaques.
Dimanche, Trump a suggéré, sans preuve, que Zelensky était le principal obstacle à la paix.
Il a déclaré aux journalistes que la Russie était « d'accord » avec le plan de paix présenté aux deux parties par les États-Unis, qui contenait des concessions importantes pour l'Ukraine et dont les alliés craignaient qu'il ne la rende vulnérable à une future invasion.
Dans l'interview accordée à Politico, il a affirmé que les négociateurs ukrainiens « adoraient » la proposition soutenue par les États-Unis et a prétendu que Zelensky ne l'avait pas encore lue.
Trump a également réitéré ses appels précédents à Kiev pour qu'elle organise des élections et a affirmé qu'elle « utilisait la guerre » comme prétexte pour ne pas le faire.
Il a déclaré : « Vous savez, ils parlent de démocratie, mais on en arrive à un point où ce n'est plus une démocratie. »
Le mandat de cinq ans de Zelensky en tant que président devait prendre fin en mai 2024, mais les élections ont été suspendues en Ukraine depuis que la loi martiale a été déclarée après l'invasion russe.
S'adressant aux journalistes après les commentaires de Trump, Zelensky a déclaré qu'il était « prêt pour les élections » et qu'il demandera que des propositions soient élaborées afin de modifier la loi.
Les élections pourraient avoir lieu dans les 60 à 90 prochains jours si la sécurité est garantie avec l'aide des États-Unis et d'autres alliés, a-t-il déclaré aux journalistes.
Toujours dans l'interview accordée à Politico, Trump a affirmé que les divisions idéologiques menacent désormais de fracturer les alliances de Washington avec l'Europe.
Lorsqu'on lui a demandé si les dirigeants qu'il considérait comme faibles pouvaient encore être des alliés, il a répondu : « Cela dépend », ajoutant : « Je pense qu'ils sont faibles, mais je pense aussi qu'ils veulent être politiquement corrects. Je pense qu'ils ne savent pas quoi faire. »
Les propos du président ont été prononcés après la publication par son administration de sa nouvelle stratégie de sécurité nationale de 33 pages, qui mettait en garde contre le risque d'« effacement civilisationnel » de l'Europe et s'interrogeait sur la fiabilité de certains pays en tant qu'alliés.
La Russie a salué cette stratégie, qui ne la présente pas comme une menace pour les États-Unis, la qualifiant de « largement conforme » à la vision de Moscou.
M. Trump a également averti mardi que de nombreux pays européens « ne seraient plus viables » s'ils continuaient sur leur lancée, ajoutant : « Ce qu'ils font en matière d'immigration est un désastre. »
Il a souligné que la Hongrie et la Pologne faisaient « un très bon travail » en matière d'immigration, mais a déclaré que la plupart des pays européens étaient « en déclin ».
Réagissant à cette stratégie, le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré que certaines parties étaient plausibles et compréhensibles, mais que d'autres éléments étaient inacceptables du point de vue européen.
Il a rejeté l'idée que les États-Unis devaient « sauver la démocratie » en Europe, affirmant que les Européens pouvaient répondre eux-mêmes à ces questions.
Cette stratégie s'inscrit dans la lignée du discours prononcé par Donald Trump devant l'ONU au début de l'année, dans lequel il avait sévèrement critiqué l'Europe occidentale et son approche en matière de migration et d'énergie propre.















