Abedi Pelé : "Comment Pape Diouf nous a inspirés la grandeur, mes enfants et moi"

    • Author, Par Abedi Pele
    • Role, Ancien milieu de terrain de Marseille et du Ghana

Pape Diouf, la première victime du Covid-19 au Sénégal, était non seulement le premier noir à avoir dirigé un club d'élite de football en Europe. Auparavant, il a été agent de joueurs et journaliste.

Abedi Ayew Pelé est l'un des joueurs qu'il a permis de se professionnaliser. Le milieu offensif ghanéen a joué pour Marseille la finale de la Ligue des champions 1993, contre l'AC Milan.

Dans les lignes qui suivent, l'ancien footballeur ghanéen a rendu hommage au défunt président de l'Olympique de Marseille (2005-2009), décédé cette année à l'âge de 68 ans.

"Il n'y a pas beaucoup de mots pour décrire Pape Diouf. En ce moment précis, tout ce que je peux dire, c'est que Pape était un père, un frère aîné, puis un manager.

Il s'est occupé de mes enfants Jordan et André. Il les a emmenés à Marseille à l'âge de 14 ans.

Tout le monde dit que j'ai des enfants merveilleux - ils sont respectés et disciplinés - mais ce n'est pas moi qui ai fait cela, c'est Pape.

Lorsqu'il les emmenait à Marseille et qu'ils étaient à l'académie, la première chose qu'il leur demandait était : "Où sont vos bulletins scolaires ? Je veux les voir avant même que vous me saluez".

Il était tout pour nous - et pour moi en particulier, parce qu'il m'a vu grandir et réaliser de grandes choses à Marseille et au-delà.

C'est donc un moment très difficile pour nous, c'est triste.

Dans les années 90, quand je suis arrivé à Marseille, Pape était journaliste, il écrivait pour l'un des plus grands journaux de Marseille.

Il était respecté dans tout le sport français. Et il a toujours été très proche de l'équipe de Marseille.

Il a préparé ma carrière de footballeur et m'a conduit au succès.

Après la finale de la Ligue des champions en 93, alors qu'il était mon agent, il m'a dit : "Tu es le Maradona noir". Parce que j'avais été élu homme du match de cette finale.

Et il m'a dit : "L'Afrique sera toujours fière de toi. Tu es le Maradona noir".

J'ai gardé ces mots dans mon cœur.

Pape était (…) intelligent, il était gentil, il était aimé et il aimait les gens.

C'était une grande personnalité. Une personnalité unique. Vous ne pouviez pas avoir deux comme lui.

J'espère et je prie pour que, après toute cette saga de virus, Marseille essaie d'organiser quelque chose pour Pape.

Si cela est fait, je pense que les gens verront à quel point Pape est aimé dans le monde entier.

Il est passé au-dessus de la race, de la couleur, de la religion, de tout ce que vous pouvez nommer. Il était respecté dans tous les domaines. C'était une grande, grande, grande personnalité.

Il a ouvert une porte et a placé la barre très haut pour que nous puissions tous imiter ce qu'il a accompli et ce qu'il a fait.

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Le moment le plus décevant et le plus difficile pour nous, c'est que, à cause de ce virus, nous ne pouvons pas dire au revoir à Pape. Que ce soit au Sénégal ou en France, nous ne pouvons pas être sur la tombe et partager la douleur avec certains de ses proches.

Mais Dieu se chargera de lui réserver une meilleure place".