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Félicien Kabuga nie avoir financé le génocide du Rwanda
L'homme accusé d'avoir financé le génocide rwandais a nié avoir joué un rôle dans les massacres.
"Tout cela n'est que mensonge. Je n'ai tué aucun Tutsi. Je travaillais avec eux", a déclaré Félicien Kabuga à un tribunal français lors d'une audience de mise en liberté sous caution.
L'homme d'affaires de 84 ans a été arrêté au début de ce mois dans une banlieue de Paris après 26 ans dans l'ombre.
Il est accusé d'avoir soutenu et armé les milices ethniques hutues qui ont massacré environ 800 000 personnes en 1994.
Pendant plus de 100 jours, ils ont ciblé les membres de la communauté minoritaire tutsie et leurs opposants politiques, quelle que soit leur origine ethnique.
M. Kabuga a également fondé et financé la célèbre Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM), un diffuseur rwandais qui encourageait activement les gens à rechercher et à tuer toute personne appartenant au groupe ethnique tutsi.
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En 1997, il a été inculpé par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour sept chefs d'accusation, notamment de génocide et de crimes contre l'humanité.
Le tribunal des Nations unies a mis fin à ses activités en 2015 et ses fonctions ont été transférées à un organe de La Haye qui traite les affaires de crimes de guerre en suspens et fait pression pour l'extradition de M. Kabuga.
Une demande de libération sous caution rejetée
Ses avocats soutiennent que M. Kabuga, qui a été détenu lors d'un raid à l'aube du 16 mai dans la banlieue d'Asnières-sur-Seine où il vivait sous une fausse identité, devrait être jugé en France au lieu d'être transféré.
Samba Cyuzuzo, reporter de la BBC pour les Grands Lacs, déclare que les dénégations de M. Kabuga devant le tribunal, faites en Kinyarwanda et traduites par un interprète, étaient ses premiers commentaires publics depuis plus d'un quart de siècle.
La police affirme que pendant cette période, il a utilisé 28 pseudonymes pour échapper à la capture.
Le tribunal a rejeté une demande de libération de M. Kabuga pour des raisons d'âge et de mauvaise santé, les procureurs ayant déclaré que l'octogénaire présentait un risque de fuite.
Il se prononcera sur la demande d'extradition le 3 juin.
Pendant sa fuite, M. Kabuga aurait séjourné dans de nombreux pays d'Afrique de l'Est, dont le Kenya, où lui et sa famille avaient des intérêts économique.
La recherche de six autres Rwandais accusés de génocide se poursuit.
Des dizaines de Hutus ont été condamnés pour leur rôle dans les meurtres perpétrés par le TPIR et des centaines de milliers d'autres ont été jugés par des tribunaux communautaires au Rwanda.